Chapitre 7
- aureliefoisil
- 12 août 2017
- 3 min de lecture
Départ de Detroit à regret à 1h20 du matin, à la gare de bus. Mais surprise, Milwaukee n'est pas seulement la petite ville du Midwest de la série Happy Days, elle nous accueille du haut de ses gratte-ciels et de son centre animé, au bord du lac Michigan et à la confluence des rivières Menomonee, Kinnickinnic et Milwaukee.
Here's Milwaukee, not only the home city of our dear TV series Happy Days, but a decent city with skyscrapers, a busy downtown, on the edge of Lake Michigan, leading the way to the Midwest.

La maison de nos hôtes Air BnB est le siège d'un festival de théâtre dédié à Shakespeare. La maison est ancienne, en bois, la lumière qui vient des fenêtres est très douce, mais les fenêtres sont hermétiquement fermées et les organisateurs de festival sont tellement occupés qu'on les voit à peine.
Sitôt douchés, nous filons visiter la maison du créateur de la société Johnson, qui est devenue un musée et dont la chaleur des matériaux est attisée par tout l'espace qui tourne autour d'une cheminée verticale. L'architecte a dormi une nuit dans la maison de la famille Johnson et au petit matin, il avait remis les meubles qu'il avait dessinés à la place où il les avait imaginés, au grand dam de la maîtresse de maison qui a décidé de déménager.
Puis après un snack, on refile au siège de l'entreprise Johnson cette fois, qui a un air d'une cathédrale futuriste avec ses piliers en talon aiguille. Les employés travaillent en open space, et leurs bureaux font face à l'entrée, si bien qu'on imagine leurs visages nous accueillir dés le seuil. Malgré l'immensité à couper le souffle de cet espace de travail, une grande douceur se dégage des formes des cloisons et du mobilier tout en courbes.
En rentrant sur Milwaukee, Jean-Charles se baigne dans le lac Michigan, une Amérindienne au sourire immaculé se fait photographier dans les dunes et une petite Molly très téméraire brave les mouettes sur le sable. Le quartier de Bay View est bordé de bars animés mais c'est sur le Riverfront qu'on dînera dans un restaurant italien sans air climatisé, pour une fois.
Le lendemain matin, la surprise arrive dés le petit-déjeuner : on tombe sur le musée Harley-Davidson dont la première moto a été créé par un petit garagiste à vélo de Milwaukee, M. Harley et les trois frères Davidson. Grosse frustration lorsqu'un Russe plus courageux que moi réserve le dernier tour en moto statique de la matinée.
Départ de Milwaukee dans un bus bondé, en compagnie d'un schizophrène, d'un mystique zen et d'un Asperger qui se balance d'avant en arrière en écoutant son casque. Et c'est parti pour 30h de bus, notre plus grande traversée sur terre avec juste un changement à Minneapolis.
Dans la ville de Prince, nous nous faisons dévaliser (au premier sens du terme) par un bagagiste qui prétend juste avant le départ du bus que le sac de Jean-Charles chargé de livres achetés à Detroit est en surpoids. Il me demande de payer une taxe, ce que je m'empresse de faire pour ne pas louper le bus. Mais l'honnêteté a ses limites dans le pays de la justice, il s'est ensuite avéré que cette taxe était totalement abusive et que le bagagiste se l'était mise dans la poche.
Nous faisons un arrêt nocturne mais mémorable à Fargo, en plein milieu du continent, dans un grand magasin de routiers débordant de gilets de bikers, de revues porno, de mocassins de Sioux et de pastilles à la menthe. Yeah !
Les plaines jaunies font place aux concrétions calcaires, puis aux petites montagnes, puis à nouveau la plaine cramée où paissent des vaches noires, des bisons et des chevaux sans barrières pour arrêter leur course.
Lorsque je vois les premiers cow-boys qui petit-déjeunent au Mac Do de Miles City avec leur Stetson, je ne peux pas m'empêcher de croire qu'ils jouent un rôle. A Billings, nous tombons sur notre premier magasin rempli de santiags fabriquées au Mexique, et là, on sent qu'on franchit une nouvelle frontière en passant à l'Ouest. Avant d'arriver à Missoula, mon voisin de siège me dit qu'il est pompier et qu'il est parti livrer un camion spécial pour les feux de forêt dans un autre coin du Montana. Il habite à Livingston, est originaire du Maine mais il ne repartirait pour rien au monde là-bas : son jardin, c'est désormais Yellowstone Park et c'est face a lui qu'il veut se réveiller tous les matins. Il me décrit toutes les montagnes que l'on croise sur la route, la Sorcière, le Géant. Une voie de chemin fer subsiste, mais elle est plutôt destinée au transport de marchandises.



















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